Lacampagne de vaccination contre la grippe saisonniĂšre a Ă©tĂ© lancĂ©e hier par lâAssurance Maladie et les AutoritĂ©s de santĂ©, sous le slogan : « Cette annĂ©e encore, la grippe va faire trĂšs mal » . Elle se poursuivra jusquâau 31 janvier 2020. La campagne de communication positionne la vaccination comme le premier geste de protection contre la grippe mais souligne
Cette année encore, la grippe va faire trÚs mal » L'Assurance Maladie lance une nouvelle campagne de communication sur la vaccination avec la signature « Cette année encore, la grippe va faire trÚs mal » ainsi qu'une campagne de promotion des gestes barriÚres . Elle positionne la vaccination comme le premier geste de protection contre la grippe et souligne
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Parcequ'on se considÚre en bonne santé et que l'on n'a pas le souvenir des symptÎmes, nous sommes encore nombreux à estimer ne pas Cette année encore, la grippe va faire trÚs mal
communication avec la signature « Cette annĂ©e encore, la grippe va faire trĂšs mal. ProtĂ©gez-vous contre la grippe, vaccinez-vous ». Ce message de sensibilisation circulera dans tout le dĂ©partement sur les abribus de lâEssonne du 25 novembre au 8 dĂ©cembre et sur certains bus du 4 au 17 dĂ©cembre. Contact Presse : Jean-Marc Bouly
6fwk. "Cette annĂ©e encore, la grippe va faire trĂšs mal."La campagne lancĂ©e le 27 octobre rappelle Ă quel point les symptĂŽmes peuvent ĂȘtre graves et pĂ©nibles pour le quotidien des personnes malades.lagrippevafairetresmal Assurance Maladie ameli_actu October 21, 2019 Parlez-en Ă votre mĂ©decin, sage-femme, pharmacien, infirmier dans votre maison de santĂ© Pezenas-Tourbes
Les coups de froid et les tempĂ©ratures basses sont les vecteurs les plus efficaces de la grippe ou du rhume. Ces deux pandĂ©mies ont tendance, Ă tort, Ă ĂȘtre confondues. Les temps dâincubation des virus et leurs symptĂŽmes respectifs sont pourtant diffĂ©rents. Quâest-ce que la grippe ? La grippe se dĂ©finit comme une maladie infectieuse ayant un caractĂšre contagieux. La grippe porte le nom scientifique influenza. Cette derniĂšre appellation est souvent abrĂ©gĂ©e et il est plutĂŽt utilisĂ© le terme flu ». La grippe est dâorigine virale et les virus Ă ARN qui en sont la cause appartiennent aux existe trois types de virus, qui sont les myxovirus influenzae A, B et C. Les virus qui sont quasi spĂ©cifiques Ă lâespĂšce humaine sont ceux du type B. Les virus de type A et C touchent, quant Ă eux, plusieurs diffĂ©rence est que le type A frappent annuellement et est plus virulent, tandis que le type C est plus ponctuel et a un caractĂšre plus modĂ©rĂ©. Le virus de la grippe est trĂšs rĂ©sistant et peut vivre 48 heures Ă lâair grippe se manifeste par une Ă©lĂ©vation de la tempĂ©rature corporelle pendant plusieurs jours. Ceci traduit lâĂ©tat de fiĂšvre. Le malade est sujet Ă des maux de tĂȘte et de gorge courantes et fortes. Le malade est aussi victime de courbatures douloureuses, accompagnĂ©es de fatigue, qui surviennent dĂšs le dĂ©but de la maladie. La toux, qui sâen suit gĂ©nĂ©ralement, peut sâaggraver si elle nâest pas traitĂ©e. Le malade atteint de grippe peut y ĂȘtre sujet pendant plusieurs semaines. Quâest-ce que le rhume ? Le rhume est aussi une maladie infectieuse. Il est dâorigine viral et touche les voies respiratoires. Le rhume porte la dĂ©nomination scientifique de nasopharyngite ou rhinopharyngite. Les virus responsables du rhume sont les coronavirus ou les picornaviridĂ©s. Parmi ces derniers figurent les rhinovirus, principale cause de la rhume mal traitĂ© peut avoir des complications qui peuvent, Ă terme, conduire Ă une bronchite chronique. Les symptĂŽmes du rhume commencent par un mal de gorge annonciateur. Un Ă©coulement quasi constant du nez est remarquĂ© chez le sujet infectĂ©. Celui-ci tousse et prĂ©sence de la fiĂšvre est assez rare et le sujet nâest pas soumis, Ă la diffĂ©rence de la grippe, aux courbatures et la fatigue. Ces symptĂŽmes peuvent survenir, mais assez rarement. Quâest-ce qui les diffĂ©rencie ? La grippe et le rhume ont tendance Ă ĂȘtre assimilĂ©s. Ils sont cependant diffĂ©rents, bien que les apparences laissent penser le premiĂšre diffĂ©rence rĂ©side dans le fait que les symptĂŽmes du rhume viennent lentement, tandis que ceux de la grippe sont aussi soudains que rapides. Le rhume commence en effet par des maux localisĂ©s dans la gorge. Il sâen suit un Ă©coulement nasal et des Ă©ternuements grippe, par contre, arrive rapidement et tous les symptĂŽmes semblent venir en mĂȘme temps. Ce qui fait que le sujet semble trĂšs vite dĂ©passĂ© par son Ă©tat. Le virus de la grippe sâĂ©change plus facilement que celui du rhume. Quâest-ce quâils ont en commun ? La propagation du rhume et de la grippe se fait principalement lorsque le climat devient sec. Câest ainsi que les hivers sont plus propices. A cette Ă©poque, il est notĂ© une fragilitĂ© de la muqueuse de lâappareil caractĂšre rend le nez plus sensible aux virus. Le deuxiĂšme critĂšre de propagation des virus est le lieu favorable Ă la promiscuitĂ©. Les ascenseurs, les transports en commun et autres sont de vĂ©ritables facteurs dâaccĂ©lĂ©ration des infections. Par ailleurs, le mode de transmission de ces deux maladies est aussi sensiblement le mĂȘme. Les deux maladies Ă©tant des infections des voies respiratoires, elles se transmettent sensiblement de la mĂȘme maniĂšre. Les virus se transmettent gĂ©nĂ©ralement par aĂ©rosol. Il sâagit ici de la transmission qui provient de lâĂ©ternuement ou encore de la toux. Les infections se transmettent Ă©galement par voie de peut sâagir des liquides sĂ©crĂ©tĂ©s par le nez ou encore de la salive qui se trouve sur les mouchoirs ou les robinets. Le virus entre par lâorifice nasal ainsi que par les orbites oculaires. Il provoque la contamination du nasopharynx. Les traitements Ă prendre Dans le cas de la grippe, le meilleur rĂ©flexe est de se faire vacciner chaque annĂ©e. A dĂ©faut, il existe des traitements Ă vertus curatives, comme la rimantadine, lâoseltamivir, lâamantadine et le zanamivir. Le rhume, quant Ă lui, nĂ©cessite plutĂŽt des traitements symptomatiques avec des antipyrĂ©tiques, en cas de fiĂšvre poussĂ©e. Les antibiotiques sont conseillĂ©es dans les deux cas, lorsque lâinfection bactĂ©rienne se prolonge. Comment soigner un Rhume Nez qui coule ou au contraire bouchĂ©, maux de tĂȘte, Ă©ternuements, Ă©tat fiĂ©vreux le virus sâest installĂ©. Il existe presque 200 virus responsables du rhume souvent des virus hivernaux et ces virus sont trĂšs au niveau des muqueuses plus particuliĂšrement au niveau des yeux, du nez et de la bouche que le virus peut vous infecter soit par un contact direct lorsque quelquâun tousse ou Ă©ternue et mets sa main devant sa bouche puis vous sert la main sans lâavoir lavĂ©e et quâensuite vous vous frottez le nez ou les yeux, soit par transmission aĂ©rienne câest-Ă -dire que la personne contaminĂ©e en toussant ou Ă©ternuant va laisser des gouttelettes dans lâair que vous allez Ă votre tour respirer !Il est donc important dâavoir une hygiĂšne irrĂ©prochable et de se laver les mains rĂ©guliĂšrement. Mais si vous ĂȘtes touchĂ© par le virus du rhume voici quelques recettes qui vous aideront Ă supporter la dâabord des que toutes les huiles essentielles ne peuvent ĂȘtre inhalĂ©es câest le cas de celles Ă base de phĂ©nol HE de cannelle de Ceylan, HE de cannelle de Chine, HE de clou de girofle, HE de thym thymol⊠et aussi lâHE dâorigan compact, lâHE dâorigan dâEspagne, lâHE de menthe poivrĂ©e sauf dans un mĂ©lange, lâHE de litsĂ©e citronnĂ©e, lâHE de lemongrass, lâHE dâeucalyptus citronné⊠Comment bien faire une inhalation ? Tout dâabord ajoutez des huiles essentielles dans un bol dâeau frĂ©missante et non bouillante posĂ© bien Ă plat sur une table, enlevez vos lunettes ou lentilles si vous en portez et fermez les yeux pour les protĂ©ger, penchez vous au dessus du bol pas trop prĂšs il ne faut pas que cela vous brule une serviette sur la tĂȘte pour respirer les vapeurs et rĂ©pĂ©tez lâopĂ©ration 3 fois par jour. Recette dâinhalation pour rhume et rhinite Versez dans le bol dâeau chaude 3 gouttes dâHE dâeucalyptus radiĂ© + 2 gouttes dâHE de lavande fine + 1 goutte dâHE de pin + 1 goutte dâHE de niaouli + 1 goutte dâHE de vos sinus sont pris remplacez dans la recette n° 1 lâhuile essentielle de marjolaine par celle de menthe poivrĂ©e. Baume aux huiles essentielles contre le nez qui coule 6 ml Huile de coco28 ml Beurre de karitĂ©5 gouttes Huile essentielle de cyprĂšs15 gouttes Huile essentielle dâeucalyptus radiĂ©15 gouttes Huile essentielle de ravintsara10 gouttes Huile essentielle de niaouli Dans un bol faites fondre au bain marie lâhuile de coco et le beurre de karitĂ©. Une fois fondus retirez le bol du bain marie et laissez refroidir quelques minutes. Ajoutez ensuite toutes les huiles essentielles, mĂ©langez Ă lâaide dâune spatule et versez dans un pot. Conservez de prĂ©fĂ©rence au frigo pendant 6 mois. Appliquez en massant les ailes du nez. Vous pouvez Ă©galement appliquer le beurre Ă lâaide dâun coton tige sur les parois intĂ©rieures du nez. Huile de massage contre les rhumes Ă lâhuile essentielle de ravintsara 15 gouttes de ravintsara15 gouttes dâhuile essentielle dâeucalyptus radiĂ©4 ml dâhuile de noyau dâabricot MĂ©langez tous les ingrĂ©dients dans un flacon codigoutte. Massez la poitrine et le dos avec 10 gouttes de la prĂ©paration 3 fois par jour dĂšs les premiers symptĂŽmes durant 3 jours.
1Avec plus de 20 millions de morts dans le monde, un milliard de malades, la pandĂ©mie de la grippe espagnole reste encore un mystĂšre... On ne sait ni comment le virus est apparu ni pourquoi il a brutalement disparu. NĂ©anmoins, son origine, asiatique et aviaire, est certaine. 2La grippe espagnole dĂ©ferle sur la France en trois vagues successives une premiĂšre vague qui sâĂ©tend dâavril Ă aoĂ»t 1918 ; une seconde vague, la plus meurtriĂšre, qui va de septembre Ă novembre 1918 et enfin une troisiĂšme vague qui touche le pays en fĂ©vrier-mars 1919. 3Mais quâen a-t-on dit dans les journaux ? I. LA PREMIĂRE VAGUE DE GRIPPE SE RĂPAND APPAREMMENT SANS CONSĂQUENCE GRAVE AVRIL-AOĂT 1918 4En France, les premiers cas de grippe sont signalĂ©s en avril 1918 Ă plusieurs endroits du territoire Ă Villers-sur-Coudun dans lâOise au sein de la IIIe armĂ©e, parmi les troupes amĂ©ricaines dĂ©barquĂ©es Ă Bordeaux-Bassens, Ă lâhĂŽpital complĂ©mentaire de Fontainebleau, et au camp dâinstruction automobile de FĂšre-Brianges dans la Marne. Le 30 avril, 23 indigĂšnes se prĂ©sentant Ă la contre-visite se plaignent de symptĂŽmes morbides apparus brusquement dans les heures prĂ©cĂ©dentes â fiĂšvre de 38o Ă 40o, cĂ©phalĂ©es, courbatures ; congestion de la face des conjonctives et du pharynx .... La convalescence est longue et les malades prĂ©sentent de nouveaux symptĂŽmes toux de plus en plus impĂ©rieuse, pneumonies. Persistance de rĂąles de congestion. Seule ou Ă peu prĂšs dans les affections Ă©pidĂ©miologiques, la grippe pourrait ĂȘtre prise en considĂ©ration », conclut le mĂ©decin chargĂ© du service mĂ©dical du Centre dâinstruction automobile dans son rapport du 12 mai 1918 [1]. Le bilan de lâĂ©pidĂ©mie de FĂšre-Brianges, qui dure du 30 avril au 11 mai, est lourd. 30 % des EuropĂ©ens et 80 % des Indochinois sont malades. Il y a mĂȘme eu deux morts chez les Indochinois. 5Les mĂ©decins tentent de trouver des explications Ă cette importante morbiditĂ© la saison restĂ©e tardivement fraĂźche et surtout le manque dâhygiĂšne et lâencombrement du cantonnement. 6Bien que le nombre de malades se multiplie dans tous les corps dâarmĂ©e, les explications se veulent encore rassurantes. Car la mortalitĂ© est faible en ce mois de mai, ce qui fait Ă©crire Ă un mĂ©decin de Saint-Eusoye 182e compagnie des travailleurs italiens Cette petite manifestation morbide mĂ©rite Ă peine le nom de foyer... » [2] 7Pourtant, les Services de santĂ© de lâArmĂ©e vont ĂȘtre rapidement dĂ©bordĂ©s. Ă la mi-mai, câest lâensemble des ArmĂ©es qui est touchĂ© par la grippe. Le pourcentage des soldats grippĂ©s est variable mais trĂšs Ă©levĂ© 10 %, 50 %, voire mĂȘme 75 % des unitĂ©s sont frappĂ©es. 8Et pourtant, dans la presse nationale, les articles sur lâĂ©pidĂ©mie de grippe sont quasi inexistants jusquâĂ la fin du mois de mai. Nous nâavons trouvĂ© aucun article dans Le Petit Parisien, Le Matin et Le Journal, trois journaux Ă grand tirage. Et aucun article non plus dans Le Figaro, La Croix et LâHumanitĂ©. 9Il faut dire que la France vit des moments dĂ©cisifs pour lâissue de la guerre le 21 mars, a dĂ©butĂ© la premiĂšre grande offensive allemande Ă lâouest ; le 9 avril, lâarmĂ©e allemande a lancĂ© une seconde offensive contre lâarmĂ©e britannique dans les Flandres ; et le 27 mai, les Allemands sont parvenus jusquâĂ la Marne. 10De plus, les Parisiens traversent des heures particuliĂšrement pĂ©nibles. Depuis la fin du mois de janvier, ils sont la cible des gothas, les bombardiers allemands et, depuis mars, ils subissent les tirs de la Grosse Bertha, le canon monstre » [3]. 11On comprend alors que, dans ces conditions, la grippe espagnole ne soit pas le premier souci des Français... et des journalistes. 12Fin mai 1918, des renseignements alarmants arrivent dâEspagne. Le 28 mai, Le Journal sâen fait lâĂ©cho, mais en bas de la page 3 seulement. Lâarticle relate que lâEspagne est touchĂ©e par une Ă©pidĂ©mie grippale. Une Ă©pidĂ©mie qui toucherait 30 % de la province de Madrid. Une Ă©pidĂ©mie qui ralentirait la vie du pays théùtres et salles de spectacle presque dĂ©serts, service des tramways restreint suite Ă lâindisposition dâune partie du personnel. MĂȘme le roi dâEspagne Alphonse XIII aurait contractĂ© la maladie en assistant Ă un office Ă la chapelle du palais en prĂ©sence dâune foule nombreuse. Mais, ajoute le journaliste, la grippe prĂ©sente un caractĂšre bĂ©nin ». Le 29 mai, câest au tour de La Croix de faire mention de lâĂ©pidĂ©mie de grippe qui sĂ©vit en Espagne ; le 1er juin, le quotidien catholique publie des chiffres 120 000 malades pour la seule capitale espagnole. 13Et toujours rien dans les journaux sur lâĂ©pidĂ©mie de grippe en France. Comme si le pays Ă©tait miraculeusement Ă©pargnĂ©. Ou comme si la censure Ă©tait passĂ©e par lĂ . Mais la consultation des archives de la censure montre quâil nâen est rien. Dâavril Ă fin juin, un seul article a Ă©tĂ© censurĂ© mi-juin sur la grippe espagnole il Ă©voquait lâĂ©pidĂ©mie de grippe qui touchait les Annamites [4]. Ce silence est-il dĂ» au fait que la grippe est une maladie qui ne fait pas peur, comme câest le cas du cholĂ©ra, du typhus ou encore de la peste. Câest fort possible. 14Il est vrai aussi que pendant cette premiĂšre phase, qui sâĂ©tend dâavril Ă fin juin 1918, la maladie, mĂȘme si elle se caractĂ©rise par une diffusion trĂšs importante et une trĂšs forte contagiositĂ©, connaĂźt une Ă©volution brĂšve et bĂ©nigne, et est rarement mortelle. 15En juillet 1918, beaucoup en France pensent mĂȘme que lâĂ©pidĂ©mie est en voie dâextinction, car le nombre de cas de grippe a diminuĂ© comme en tĂ©moignent les rapports du Service de santĂ© des ArmĂ©es. Ainsi, on croit avoir Ă©chappĂ© au pire... 16En rĂ©alitĂ©, si la grippe semble en voie de dĂ©croissance, les malades prĂ©sentent de plus en plus de complications pulmonaires graves et mortelles. En mai, un grippĂ© sur huit seulement prĂ©sente des complications. En aoĂ»t, câest un sur deux [5] ! 17La presse se montre Ă prĂ©sent un peu plus bavarde. Ainsi, en juillet-aoĂ»t, quelques articles sur la grippe sont publiĂ©s dans les journaux un dans Le Journal, trois dans La Croix, sept dans Le Petit Parisien, mais aucun dans Le Figaro et dans LâHumanitĂ©. 18Et toujours, presque rien sur la France. Les journaux mentionnent surtout les manifestations de la grippe Ă lâĂ©tranger, notamment en Angleterre, en Suisse et en Allemagne. 19Ainsi, dĂ©but juillet, les Français apprennent grĂące au Matin, un des quatre grands quotidiens de lâĂ©poque, que, dans plusieurs Ă©tablissements londoniens, la moitiĂ© du personnel est absent car... alitĂ©. 20Le 4 juillet 1918, dans Le Matin toujours, les Français peuvent lire quâĂ Londres, un mĂ©decin qui avait 52 malades jeudi dernier en avait la veille 184. Que 10 % du personnel des grands magasins sont absents. QuâĂ Dudley, 4 000 enfants sont atteints et que toutes les Ă©coles sont fermĂ©es. QuâĂ Manchester, 70 tramways ne circulent pas par suite de lâabsence de 3 000 conducteurs. QuâĂ Berlin, les registres du bureau dâassurances contre la maladie montrent, quâen quinze jours seulement, le nombre de malades a augmentĂ© de 18 000. 21Mais, ajoute le journaliste, que les lecteurs se rassurent, les Français ont une constitution qui rĂ©siste bien au virus de la grippe. Ainsi, dans Le Matin du 6 juillet 1918, on peut lire quâen France, la grippe est bĂ©nigne, ce qui nâest pas le cas outre-Rhin Nos troupes, en particulier, y rĂ©sistent merveilleusement. Mais de lâautre cĂŽtĂ© du front, les Boches semblent trĂšs touchĂ©s. Est-ce un symptĂŽme de lassitude, de dĂ©faillance dâorganismes dont la rĂ©sistance sâĂ©puise ? Quoi quâil en soit, la grippe sĂ©vit en Allemagne avec intensitĂ©. » 22Les journaux tentent de trouver les responsables. Plusieurs dâentre eux accusent lâAllemagne. Il est Ă noter que cette prĂ©tendue grippe espagnole a Ă©clatĂ© il y a plusieurs mois en Allemagne oĂč elle a trouvĂ© un terrain tout prĂ©parĂ© par lâinsuffisance de la nourriture. Elle a causĂ© dans ce pays de grands ravages qui ont Ă©tĂ© soigneusement cachĂ©s », peut-on lire dans Le Petit Parisien du 7 juillet. 23En aoĂ»t, alors que les cas compliquĂ©s de grippe se multiplient un peu partout, la presse nâest guĂšre plus bavarde. Ainsi, dans La Croix du 4 aoĂ»t, on apprend que cette maladie a fait son apparition Ă Ratisbonne, Ă Nuremberg, Ă Passau, Ă Ingolstadt et dans le duchĂ© de Hesse, dans la banlieue de Dresde, et Ă Berlin. Et que parmi les malades, il y aurait le Kaiser lui-mĂȘme ainsi que plusieurs membres de sa famille. Dans un article du 7 aoĂ»t 1918 publiĂ© dans Le Journal, on peut lire que la grippe nâest pas si grave. Que câest une grippe pure et simple » et que lâon sâen dĂ©fend par des soins du nez, de la gorge et en sâabstenant dâassister Ă de grandes rĂ©unions. Le 18 aoĂ»t, Le Petit Parisien publie un petit entrefilet de lâAgence Havas sur la grippe La grippe espagnole est signalĂ©e Ă Cahors et dans les environs. Des cas mortels, au nombre dâune dizaine, dont trois dans une mĂȘme famille du village de Trespoux, se sont dĂ©jĂ produits. » Le lendemain, Le Petit Parisien explique que le rapatriement des rapatriĂ©s français internĂ©s en Suisse est retardĂ© pour cause de grippe. 24Le 31 aoĂ»t, Le Matin parle dâune petite Ă©pidĂ©mie ». Et pourtant, fin aoĂ»t 1918, lâĂ©pidĂ©mie sâaggrave brutalement dans le sud de la France, Ă Marseille, Ă Toulon, Ă HyĂšres, Ă Aubagne et ailleurs. Militaires, civils, prisonniers. Personne nâĂ©chappe Ă la grippe. 25La maladie dĂ©fie tout pronostic. Un cas qui semblait bĂ©nin se transforme du jour au lendemain en cas grave avec une Ă©volution fatale. Un responsable du secteur mĂ©dical dans le sud de la France Ă©crit Le plus souvent, brusquement, parfois aprĂšs quelques jours de maladie, un individu jeune, vigoureux et jusque-lĂ bien portant est atteint de fiĂšvre et dâaccident pulmonaire. ... Quelques heures aprĂšs la mort, le cadavre se violace, la face se bouffit, et presque toujours une spume [Ă©cume] rose et sanglante fait tissu par la bouche et les narines. Lâautopsie montre des poumons gonflĂ©s, tumĂ©fiĂ©s, dâune coloration noire, violet. » [6] 26Mais, les titres des journaux sont toujours, et surtout, consacrĂ©s aux combats avance victorieuse des Britanniques, victoires françaises. II. Ă PARTIR DE SEPTEMBRE 1918, LâĂPIDĂMIE PREND UN TOUR DRAMATIQUE 27Courant septembre, la pandĂ©mie sâĂ©tend en Afrique du Nord, en Afrique du Sud et en AmĂ©rique du Sud. Au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres, des tĂ©lĂ©grammes arrivent du monde entier, de Porto-Rico, dâĂthiopie, de Libye, du BrĂ©sil, et de Mascate oĂč le responsable consulaire signale que la grippe a fait Ă Bombay jusquâĂ 750 victimes et sâest propagĂ©e dans tout le golfe Persique. Tous les pays peinent Ă faire face Ă lâafflux des malades. 28En France, la grippe se propage Ă la faveur du dĂ©placement des troupes. Il est incontestable », indique un rapport datĂ© du 27 septembre, que âle contact intime de la population civile avec les Ă©lĂ©ments militaires, et la circulation intensive dans les trains bondĂ©s, favorise la diffusion de lâĂ©pidĂ©mie et rend impossible toute prophylaxie gĂ©nĂ©raleâ. » [7] Comme les hĂŽpitaux de la zone des armĂ©es sont embouteillĂ©s, car il faut libĂ©rer des lits pour les blessĂ©s, on Ă©vacue les grippĂ©s sur les hĂŽpitaux de lâIntĂ©rieur. Et au total, on ne fait quâĂ©tendre les ravages. 29En septembre, il y a toujours peu dâarticles sur la grippe dans la presse. Ce sont surtout des entrefilets. Mais on sent Ă leur lecture que la situation sâaggrave. Le Figaro compare lâĂ©pidĂ©mie Ă celle de 1889 qui avait fait de nombreuses victimes. La Croix du 1er septembre rapporte que, dans un petit village de lâAllier, 20 personnes sur les 40 que comprend le village sont grippĂ©es ; et 4 sont dĂ©cĂ©dĂ©es. Le 4 septembre, La Croix signale 70 dĂ©cĂšs parmi les militaires de Toulon. 30Cette fois, câest surtout la grippe en France qui intĂ©resse les journaux. 31En octobre, la grippe prend une tournure dramatique. Il y a de plus en plus de cas compliquĂ©s, et de plus en plus de morts. Partout, les hĂŽpitaux peinent Ă faire Ă lâafflux de grippĂ©s. Les mĂ©decins manquent, de mĂȘme que les mĂ©dicaments de base comme la quinine, lâantipyrine, le formol ou encore lâhuile de ricin. 32Pendant tout le mois, chaque jour ou presque, les journaux publient des articles sur la grippe. Nous en avons comptĂ© 18 dans Le Figaro, 18 dans La Croix, 18 aussi dans Le Journal et 9 dans LâHumanitĂ©. 33Les journaux publient des conseils de prophylaxie collective et de prophylaxie individuelle. On recommande de se laver les mains, de se rincer la bouche rĂ©guliĂšrement et de se nettoyer les dents aprĂšs chaque repas. On conseille de faire des gargarismes matin et soir avec de lâeau oxygĂ©nĂ©e ou de lâeau dentifrice, de faire des aspirations nasales dâeau chaude additionnĂ©e dâeau de Javel, et dâĂ©viter le refroidissement. Si un cas se dĂ©clare dans une famille, on conseille dâisoler immĂ©diatement le malade et, si le logement est trop Ă©troit, de le faire hospitaliser. On demande aussi aux gens de tout dĂ©sinfecter, et de laver les vĂȘtements en particulier ceux qui sont directement en contact avec la peau. On conseille aussi de mettre un masque protecteur car il limite la diffusion des germes et si on ne dispose pas de masques, on peut aussi, Ă©crit un mĂ©decin, dans Le Matin remplacer ce masque par une simple compresse hydrophile trempĂ©e dans lâeau bouillie, posĂ©e sur le nez et la bouche et attachĂ©e par-dessus les oreilles avec un cordonnet ». Lâhebdomadaire LâIllustration aussi y va de ses conseils recueillir les crachats du malade dans un rĂ©cipient dâeau mĂ©langĂ©e de formol du commerce, faire moucher le malade dans des compresses qui seront jetĂ©es dans un rĂ©cipient dâeau formolĂ©e. Les journaux conseillent aussi de ne plus balayer les lieux publics Ă sec, pas plus du reste que les appartements privĂ©s. Enfin, on recommande dâĂ©viter les rĂ©unions de personnes nombreuses aussi bien en plein air que dans des lieux fermĂ©s comme les lieux consacrĂ©s aux cultes, les théùtres, les cinĂ©mas, les grands magasins, le chemin de fer [8]. 34En lâabsence de connaissances scientifiques suffisantes, on cherche des remĂšdes. On tĂątonne. Les journaux citent le cas de la Grande-Bretagne oĂč, sur avis des mĂ©decins impuissants Ă arrĂȘter le mal, le ministre anglais du Ravitaillement a rendu libre la vente des alcools comme le whisky, le gin ou le brandy. En France, câest avec du rhum que lâon pense faire reculer le mal. 35On apprend aussi dans les journaux que ce sont les personnes de 20 Ă 30 ans qui paient le plus lourd tribut. Car plus personne nâignore en France que la grippe tue un peu plus chaque jour. RĂ©guliĂšrement, les journaux publient les chiffres de la statistique municipale. Câest ainsi que le 17 octobre, les lecteurs du Journal peuvent lire Le nombre de cas de grippes augmente. Aujourdâhui, on en compte jusquâĂ 700 par jour, alors que la semaine derniĂšre il nây en avait guĂšre que 400. Dâautre part, la statistique qui paraĂźtra demain au âBulletin municipalâ accuse 1 445 dĂ©cĂšs pour la semaine qui vient de sâĂ©couler au lieu de 989 pour la semaine prĂ©cĂ©dente. Rappelons que la moyenne en temps normal pour la saison prĂ©cĂ©dente est de 721 dĂ©cĂšs. » 36Dans lâensemble, les journaux critiquent peu la façon dont les autoritĂ©s luttent contre la grippe [9]. Parmi ces articles, il y a celui du Journal du 19 octobre, en page 1, qui accuse le gouvernement de se contenter de donner des conseils comme Ă©viter les rassemblements, prendre des grogs au rhum, de lâaspirine et de la quinine, et appeler le mĂ©decin au premier malaise. Câest facile Ă dire, poursuit le journaliste, le rhum est hors de prix vous nâen trouverez pas Ă moins de 16 F le litre et si vous voulez une âmarqueâ, ce sera 20 ou 25 F. De plus, vous ne pouvez acheter moins de 2 l Ă la fois â excellente mesure nâest-ce pas contre lâalcoolisme. Les mĂ©dicaments sont quasi introuvables. Quant au mĂ©decin, difficile dâen trouver un. » Le mĂȘme jour, en page 2 cette fois, Le Journal accuse les autoritĂ©s de sâĂȘtre contentĂ© de placarder des affiches et de publier des circulaires mais de ne pas avoir lancĂ© de lutte sĂ©rieuse. Le journaliste pense quâil faut prendre des mesures plus fortes comme le licenciement des Ă©coles, lâinterdiction des rassemblements et un cordon sanitaire aux frontiĂšres et dans les ports. Et le journaliste conclut Lâheure nâest pas aux demi-prĂ©cautions. » 37Câest aussi au cours du mois dâoctobre que les rĂ©clames sur les mĂ©dicaments pour soigner la grippe espagnole sont les plus nombreuses. 38Le 26 octobre, Le Petit Parisien publie la formule dâun traitement qui marche. Pour le fabriquer, il faut de nombreux ingrĂ©dients aspirine, citrate de cafĂ©ine, benzoate de soude... et des tisanes dâorge, de chiendent, de queues de cerises, sans compter de la teinture de cannelle, de la teinture de quinquina, du sirop dâĂ©corce dâorange amĂšre... Le prix de cette recette merveilleuse 45 F ! Lâarticle a fait affluer chez les pharmaciens un grand nombre de gens qui rĂ©clament que leur soit dĂ©livrĂ© les produits dont la liste occupe une demi-colonne du quotidien. 39Il y a aussi la Farine tutĂ©laire » La maladie nâa de prise que sur les tempĂ©raments dĂ©bilitĂ©s. » La suralimentation sâimpose donc pour se prĂ©server des grippes de quelques nationalitĂ©s quâelles soient. Par ces temps de restrictions, un seul aliment est possible pris entre les repas ou Ă tous les repas La Farine tutĂ©laire sucrĂ©e, lactĂ©e ou non lactĂ©e ». Ou encore la Fluatine fabriquĂ©e par les laboratoires des PhocĂ©ens On est certain dâĂ©viter ou dâenrayer la grippe espagnole et toutes les maladies Ă©pidĂ©miques â cholĂ©ra, peste, typhoĂŻde, variole, rougeole, scarlatine, etc. » si on mĂ©lange Ă sa boisson un peu de Fluatine. Quant au puissant Rheastar, il guĂ©rit aussi bien la tuberculose que la grippe espagnole Non toxique, bon pour lâestomac, bienfaiteur surtout des alvĂ©oles pulmonaires, le Rheastar a vite fait dâatteindre le siĂšge du mal, Ă cause de sa douceur, il est accueilli en ami par nos cellules... La grippe guĂ©rit en faisant place Ă la gaietĂ© messagĂšre de la santĂ© », aussi, dĂšs les premiĂšres cuillerĂ©es on se sent mieux, puis les migraines, nĂ©vralgie, coryza disparaissent, la toux mĂ»rit et cesse, la fiĂšvre tombe, la faiblesse, les courbatures sâĂ©vanouissent, lâappĂ©tit reprend, la grippe guĂ©rit en faisant place Ă la gaietĂ© messagĂšre de la santĂ© ». On peut aussi prendre les pilules Dupuis qui chasseront la grippe et ses innombrables consĂ©quences », les gouttes livoniennes qui soignent aussi les rhumes, la toux, les bronchites, la grippe, les catharres et lâasthme ou encore lâElixir Bleu Hera. 40Fin octobre-dĂ©but novembre, la presse parle de dĂ©croissance des cas de grippe, et citent des chiffres Ă lâappui Ă Paris, dans la semaine du 20 au 26 octobre, 2 566 dĂ©cĂšs dont 1 778 sont directement imputables Ă lâĂ©pidĂ©mie, ce qui fait une moyenne de 254 dĂ©cĂšs par jour. Les 27 et 28 octobre, on compte 495 dĂ©cĂšs en deux jours, soit une moyenne de 247 par jour. Le 29 octobre, on compte encore 306 morts mais le 30 octobre on en compte seulement 189 et, le 31 octobre, 209. 41En novembre, la grippe entame vraiment sa dĂ©croissance. Les journaux sâen font lâĂ©cho onze articles dans La Croix, dix dans Le Journal, neuf dans Le Figaro et quatre dans LâHumanitĂ©. 42Le 13 novembre, deux jours aprĂšs la signature de lâarmistice, Le Journal titre La grippe est en dĂ©route ainsi que les Boches. » 43DĂ©but dĂ©cembre, on observe une recrudescence de la maladie et puis Ă nouveau une baisse. Le nombre dâarticles consacrĂ©s Ă la grippe diminue sensiblement on en compte quatre dans Le Journal, trois dans La Croix et dans LâHumanitĂ©, et aucun dans Le Figaro. La Croix publie le bilan de la grippe 6 millions de victimes dont 3 millions de morts en Inde. Le Journal revient sur les mesures Ă prendre en cas de grippe. Mais aucun journal ne fait le point sur le nombre de total de victimes de la grippe Ă Paris. III. UNE RĂPLIQUE MORTELLE VA AVOIR LIEU EN FĂVRIER ET MARS 1919 44Malheureusement, le drame nâest pas fini. En 1919, une troisiĂšme vague mortelle touche les derniĂšres rĂ©gions encore Ă©pargnĂ©es. 45Au cours de ces deux mois â fĂ©vrier et mars 1919 â, les articles consacrĂ©s Ă la grippe portent essentiellement sur le nombre de victimes Ă Paris, semaine aprĂšs semaine 901 dĂ©cĂšs la derniĂšre semaine de fĂ©vrier, 649 au cours de la premiĂšre semaine de mars, puis 296 et 161 dĂ©cĂšs au cours des deux semaines suivantes. Les journaux citent aussi le nom des personnes atteintes de la grippe comme Mme Caillaux ou encore le prĂ©fet de police de Paris. On sâĂ©tend sur les funĂ©railles dâEdmond Rostand, dĂ©cĂ©dĂ© de la grippe espagnole le 2 dĂ©cembre 1918 alors quâil suivait les rĂ©pĂ©titions de LâAiglon au théùtre Sarah Bernhardt. Le Figaro consacre un long encadrĂ© au Pr Chantemesse mort de la grippe espagnole. On cite les chiffres des victimes de la grippe en Inde 6 millions de morts ! Un chiffre que lâon considĂšre aujourdâhui comme correspondant Ă la rĂ©alitĂ©. On commence Ă mesurer lâampleur de la deuxiĂšme Ă©pidĂ©mie de grippe. Ainsi LâIllustration dans un numĂ©ro de 1919 raconte en dĂ©tail le drame de Tahiti oĂč la pandĂ©mie a pris des proportions dramatiques. Le 16 novembre 1918, un paquebot, le Navua, venant de San Francisco accoste Ă Papetee. Il y a plusieurs grippĂ©s Ă bord. Pourtant, le dĂ©barquement est autorisĂ©. MalgrĂ© la mort de plusieurs marins, les autoritĂ©s minimisent lâaffaire. Elles autorisent mĂȘme lâorganisation de fĂȘtes en lâhonneur de la victoire de la France sur lâAllemagne. La suite est Ă©pouvantable... En moins de douze heures, la moitiĂ© de la population de lâĂźle tombe malade. LâhĂŽpital est submergĂ© par lâafflux de grippĂ©s. Les trois seuls mĂ©decins de lâĂźle meurent. Les magasins ferment. BientĂŽt, il est difficile de se procurer des vivres et du pain. Tout manque. Les rues se vident. Seuls circulent encore les chariots qui transportent les cadavres jusquâĂ la fosse commune. Les secours arrivent trop tard. On dĂ©plore plus de 1 000 morts sur une population de 5 000 habitants. Soit 20 fois plus de victimes que le cyclone de 1906 ! 46Et comme pendant la deuxiĂšme vague, les charlatans vantent des mĂ©dicaments miracles. Ainsi le GrippĂ©cure qui coupe rapidement la fiĂšvre et provoque, dĂšs le premier jour, lâĂ©vacuation de lâintestin, qui dĂ©barrasse lâorganisme des humeurs peccantes. Il arrĂȘte le rhume et fait disparaĂźtre les maux de tĂȘte. Câest un tonique puissant qui rĂ©tablit les forces physiques et, par suite, relĂšve rapidement le moral ». Ou encore, le RĂ©vulsif boudin » qui soigne les grippes, les rhumes... mais aussi les lumbagos, les nĂ©vralgies et les sciatiques. Ce produit qui sâapplique au pinceau, soulage immĂ©diatement et ne laisse aucune trace sur la peau. 47Au mois de mai 1919, la mortalitĂ© a considĂ©rablement diminuĂ©. Mais lâĂ©pidĂ©mie a marquĂ© les mĂ©moires comme en tĂ©moigne cet article publiĂ© dans Le Matin du 18 mars 1919 Les journaux mĂ©dicaux de la Suisse signalent la frĂ©quence extrĂȘme dâune curieuse complication de la grippe, qui se manifeste par la chute plus ou moins complĂšte des cheveux. Cet accident apparaĂźt de huit Ă dix semaines aprĂšs la guĂ©rison, se montre particuliĂšrement frĂ©quent dans la convalescence des cas graves, dure environ un mois, et peut aboutir Ă la calvitie complĂšte. Cet accident est vraisemblablement dĂ» Ă lâaction toxique de lâinfection sur le bulbe pileux, et la chute ne se produit que tardivement lorsque le cheveu, frappĂ© de mort, est chassĂ© hors de son alvĂ©ole par le cheveu nouveau. Il ne sâensuit pas quâon doive, comme on lâa souvent fait, pratiquer systĂ©matiquement le sacrifice de la chevelure, cette mutilation nâĂ©tant dâaucun intĂ©rĂȘt thĂ©rapeutique. Au contraire, la mĂ©dication gĂ©nĂ©rale par lâarsenic, que prĂ©conise M. Thibierge, les frictions de tĂ©rĂ©benthine, et les pulvĂ©risations rĂ©sorcinĂ©es seront souvent dâun grand secours dans le traitement de cette curieuse complication. » Longtemps aprĂšs la guerre, la grippe va continuer Ă frapper les esprits. 48Aujourdâhui encore, personne nâest dâaccord sur lâorigine de la maladie [10] et sur le nombre de victimes. Mais plus que jamais, la grippe espagnole est un sujet dâactualitĂ©. Car tous ceux, mĂ©decins et chercheurs, qui travaillent sur la grippe aviaire y font rĂ©fĂ©rence. Pour montrer que la grippe est une maladie beaucoup plus dangereuse quâon ne le croit gĂ©nĂ©ralement. Notes [1] Archives du Service de santĂ© des ArmĂ©es du Val-de-GrĂące, carton 810. [2] Archives du Service de santĂ© des ArmĂ©es du Val-de-GrĂące, carton 810. [3] Le 31 mars 1918, Le Journal titre Ă la Une Le canon monstre hier encore a bombardĂ© Paris ». [4] SHAT, 5N441-5N444, rapports journaliers dâĂ©choppage. [5] Archives du Service de santĂ© des ArmĂ©es du Val-de-GrĂące, cartons 810, 813, 814. [6] Archives du Service de santĂ© des ArmĂ©es du Val-de-GrĂące, carton 811, rapport du mĂ©decin-major 1re classe, Ravaut, 31 aoĂ»t 1918. [7] Archives du Service de santĂ© des ArmĂ©es du Val-de-GrĂące, carton 813. [8] Le Journal, 13 octobre 1918, p. 2. [9] Cette absence de critiques nâa pas pour raison la censure comme nous avons pu le constater dans les Archives du Service historique de lâArmĂ©e de terre. [10] En 1918, la rumeur court que la grippe aurait Ă©tĂ© envoyĂ©e par les Allemands dans les boĂźtes de conserve, ou quâelle serait arrivĂ©e jusquâen France par sous-marin, ou encore que les premiers cas auraient Ă©tĂ© observĂ©s Ă la prison de Sing-Sing aux Ătats-Unis et que de lĂ , elle aurait gagnĂ© lâEurope Ă bord des bateaux qui transportaient les militaires amĂ©ricains.
Selon les prĂ©visions des experts, la gastro-entĂ©rite va ĂȘtre redoutable cet hiver, avec un pic attendu en fin de semaine. Il pourrait s'agir d'une des trois plus fortes Ă©pidĂ©mies des quinze derniĂšres de jeunes touchĂ©sLe rĂ©seau sentinelle de surveillance et de veille Ă©pidĂ©miologique pour les maladies transmissibles tend Ă confirmer les prĂ©visions. Au 1er janvier, l'incidence nationale de la gastro-entĂ©rite se trouvait dĂ©jĂ nettement au-dessus du seuil Ă©pidĂ©mique. Sur les dix rĂ©gions ayant dĂ©passĂ© le seuil, les trois les plus touchĂ©es sont le Nord-Pas-de-Calais, l'Aquitaine et la Bourgogne. C'est ainsi que durant les quinze derniers jours de l'annĂ©e 2005, prĂšs de patients ont consultĂ© leur mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste. Dans la moitiĂ© des cas, les patients avaient moins de 25 ans. Le pic Ă©pidĂ©mique est attendu cette semaine, avant le 15 janvier. Selon les prĂ©visions de l'Institut national de la santĂ© et de la recherche mĂ©dicale Inserm, l'Ă©pidĂ©mie pourrait ĂȘtre l'une des plus virulentes des quinze derniĂšres annĂ©es. Deux virus sont principalement impliquĂ©s les norovirus et les rotavirus plus frĂ©quents chez les sujets hospitalisĂ©s et touchant davantage les enfants.Peut-on prĂ©venir la gastro ?Oui, par l'hygiĂšne, et essentiellement par le lavage des mains ! Cette maladie virale est de transmission fĂ©co-orale des matiĂšres fĂ©cales vers la bouche et des doses infectieuses minimes suffisent. Le risque de contamination est donc particuliĂšrement Ă©levĂ© et les mains constituent le principal vecteur. La transmission est trĂšs facile par l'intermĂ©diaire de toutes surfaces souillĂ©es, comme par exemple les poignĂ©es de portes. De plus, selon le Pr Pierre Pothier, directeur du Centre national de rĂ©fĂ©rence des virus entĂ©riques Ă Dijon, il existe probablement une transmission aĂ©rienne du rotavirus. Et enfin attention au danger de dĂ©shydratation. Il s'agit en effet de la principale complication chez les plus petits mais Ă©galement chez les personnes ĂągĂ©es. Le recours aux solutĂ©s de rĂ©hydratation ne doit donc pas se faire attendre En conclusion, il est indispensable de se laver soigneusement les mains Ă l'eau et au savon trĂšs rĂ©guliĂšrement et systĂ©matiquement aprĂšs ĂȘtre allĂ© aux toilettes, avant de prĂ©parer les repas et de s'occuper des enfants en bas Ă la grippe, le virus est en berne. Aucune activitĂ© Ă©pidĂ©mique n'est prĂ©vue dans les deux semaines Ă NewsletterRecevez encore plus d'infos santĂ© en vous abonnant Ă la quotidienne de adresse mail est collectĂ©e par pour vous permettre de recevoir nos actualitĂ©s. En savoir RĂ©seau sentinelle, semaine 52 du 26 dĂ©cembre 2005 au 1er janvier 2006.
D'aprĂšs les chiffres du Bulletin Ă©pidĂ©miologique de l'Institut de veille sanitaire InVS de cette 6Ăšme semaine de 2015, 1 500 000 personnes ont contractĂ© la grippe saisonniĂšre depuis le dĂ©but de l'hiver. On recense 590 000 nouveaux cas cette semaine, soit 914 cas sur 100 000 habitants au niveau national. La grippe a engendrĂ© 5 460 passages aux urgences pour cette seule semaine, dont 533 hospitalisations. Au total, depuis le dĂ©but de la surveillance de l'Ă©pidĂ©mie, dont le pic est attendu cette semaine, 483 cas graves ont Ă©tĂ© observĂ©s, dont 42 dĂ©cĂšs. Et 60% des virus qui circulent sont des virus de la souche A H3N2. Comment en est-on arrivĂ© lĂ ? Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer cette flambĂ©e de l'Ă©pidĂ©mie par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes ? Doit-on incriminer uniquement la faible efficacitĂ© du vaccin ?Sylvie Van Der Werf et Bruno Lina, responsables respectifs du Centre national de rĂ©fĂ©rence CNR Nord des virus de la grippe de l'Institut Pasteur et du CNR Sud des virus de la grippe aux Hospices civils de Lyon, ont acceptĂ© de nous informer sur ce virus mutant particuliĂšrement virulent qui Ă©chappe au vaccinLa premiĂšre raison qui explique l'importance de l'Ă©pidĂ©mie de grippe cette annĂ©e tient en quatre caractĂšres H3N2, le nom du virus majoritaire. On a Ă faire Ă des virus H3N2 en majoritĂ©, et Ă des virus variants par rapport Ă ceux qui ont circulĂ© prĂ©cĂ©demment, ce qui implique qu'il y a une partie de la population qui a une immunitĂ© rĂ©duite vis-Ă -vis de ces virus. C'est une des raisons pour lesquelles on a cette annĂ©e une Ă©pidĂ©mie relativement importante », explique Sylvie Van Der Werf. Ce virus variant est apparu durant le printemps et l'Ă©tĂ© derniers aux Ătats-Unis, oĂč il a Ă©tĂ© responsable d'une Ă©pidĂ©mie de grande ampleur », ajoute le Professeur Lina. Une partie des souches de virus H3N2 qui circulent Ă l'heure actuelle est variante par rapport Ă la souche qui est dans la composition vaccinale de cet hiver », prĂ©cise la chercheuse. Cette saison, la composition du vaccin choisie par l'OMS en fonction des donnĂ©es scientifiques rĂ©coltĂ©es contient en effet une souche B, une souche A de type H1N1 et une souche A H3N2. Mais chaque annĂ©e, les dĂ©lais obligent l'OMS Ă donner ses recommandations pour le vaccin dĂšs la mi-fĂ©vrier, pour la composition vaccinale de l'hiver qui suit. Actuellement, il y a une part de virus H1N1 qui circule 25-30%, 10 Ă 15% de virus de type B, mais de façon trĂšs majoritaire, ce sont les virus H3N2 qui circulent 60% environ », dĂ©taille S. Van Der Werf. Et la tendance naturelle observĂ©e est l'augmentation progressive de la circulation de la souche H3N2 qui a mutĂ© au dĂ©triment de celle du vaccin », ajoute Bruno deux responsables des CNR des virus de la grippe s'accordent pour dire que de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les virus H3N2 donnent classiquement des Ă©pidĂ©mies de plus grande ampleur, et des infections plus sĂ©vĂšres chez les personnes ĂągĂ©es. » D'autant que le virus H3N2 mutant est plus facilement transmissible, prĂ©cise Bruno mutation imprĂ©visible Ă laquelle il faut faire faceSi la premiĂšre raison Ă incriminer demeure la souche mutante H3N2, il est normal de se demander si une telle mutation aurait pu ĂȘtre pressentie et anticipĂ©e lors de la mise en place du vaccin. Malheureusement, les mĂ©thodologies dont on dispose aujourd'hui n'ont pas permis de prĂ©voir l'Ă©mergence de ce variant, ni son caractĂšre dominant », avoue Sylvie Van Der Werf. L'annĂ©e derniĂšre, peu de virus H3N2 circulaient au moment oĂč la dĂ©cision a Ă©tĂ© prise sur la composition vaccinale du vaccin actuel. » L'Ă©volution des virus est quelque chose de totalement imprĂ©visible. On ne sait pas aujourd'hui prĂ©voir l'Ă©volution des virus, mĂȘme si on sait qu'ils vont Ă©voluer et que des mutations vont survenir », explique quant Ă lui Bruno Lina, professeur de virologie Ă l'UniversitĂ© Lyon-1. On est en fait trĂšs dĂ©muni face Ă ces mutations et les modĂšles de calculs prĂ©dictifs complexes se sont toujours trompĂ©s. »Une responsabilitĂ© individuelle et des mesures d'hygiĂšne Ă renforcer Au-delĂ de la vaccination, la prĂ©vention passe par les rĂšgles d'hygiĂšne simples lavage des mains, mouchoirs jetables, masques, Ă©ternuements contrĂŽlĂ©s etc.. Le vaccin contre la grippe est un vaccin extrĂȘmement bien tolĂ©rĂ© avec trĂšs peu d'effets secondaires et peu de contre-indications la seule contre-indication Ă©tant l'allergie avĂ©rĂ©e aux protĂ©ines des Ćufs. Dans ce sens, c'est un vaccin sĂ»r et aux bĂ©nĂ©fices reconnus qu'on ne peut que recommander sans aucune hĂ©sitation », conclut Sylvie Van Der Werf. Malheureusement, on est dĂ©sormais au milieu de l'Ă©pidĂ©mie de grippe, qui va durer encore environ 4 semaines. La vaccination Ă cette pĂ©riode est trop tardive sachant que le vaccin met deux Ă trois semaines Ă installer une immunitĂ©. Elle ne pourrait Ă©viter qu'un nombre trĂšs limitĂ© de cas », regrette par ailleurs Bruno Lina. La vaccination rĂ©alisĂ©e durant l'automne est aujourd'hui nĂ©cessaire pour protĂ©ger les personnes fragiles personnes ĂągĂ©es, immunodĂ©primĂ©s, asthmatiques etc.. Mais ce que l'on propose aussi au-delĂ de leur propre vaccination, c'est la vaccination altruiste des personnes de leur entourage, pour Ă©viter que l'entourage ne soit le vecteur de la maladie », le responsable du CNR de Lyon, la grippe n'est pas une fatalitĂ© ». Chacune des personnes concernĂ©es peut agir en prĂ©vention par la vaccination de façon prĂ©coce, mĂȘme si ça n'empĂȘchera pas l'apparition d'une Ă©pidĂ©mie. Et une fois que celle-ci est installĂ©e, on peut rĂ©duire la diffusion de la grippe par des mesures d'hygiĂšne, et diminuer son impact sur les malades via la prescription d'antiviraux », ajoute le Docteur en mĂ©decine. MĂȘme si individuellement ils ne sentent pas Ă risque, les non vaccinĂ©s participent Ă l'extension de l'Ă©pidĂ©mie, qui n'existe que par la transmission Ă partir d'individus infectĂ©s. Aujourd'hui il y a une dĂ©responsabilisation individuelle face Ă la grippe alors que la vaccination est un acte de prĂ©vention individuel ainsi qu'un acte civique », conclut-il. Rappelons que d'aprĂšs l'InVS, la grippe tue au moins 6 000 personnes chaque annĂ©e, principalement parmi les personnes ĂągĂ©es et fragiles de plus 65 lire aussi Grippe l'Ă©pidĂ©mie est officiellement dĂ©clarĂ©e Comment bien rĂ©cupĂ©rer aprĂšs la grippeUne tisane au chĂšvrefeuille pour lutter contre la grippe Grippe qu'est-ce qu'on a comme idĂ©es fausses ! Inscrivez-vous Ă la Newsletter de Top SantĂ© pour recevoir gratuitement les derniĂšres actualitĂ©s
cette année encore la grippe va faire trÚs mal